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Comment attaquer un post qui doit résumer en quelques lignes le début de saison le plus pourri de ma carrière?

Comment vous expliquer que j'ai effectué la meilleure préparation hors ski de ma vie, que je skie pour la première fois depuis 10 ans sans des douleurs aïgues au genou en sortant du lit, que je n'ai laissé aucun détail en suspens et que je suis une tortue en course?

Vous est-il déjà arrivé de vous dire que malgré tous vos efforts vous ne seriez jamais le meilleur? Que vous vous êtes peut-être mis hors course dès le départ parce que vous vous étiez fixé des objectifs hors d'atteinte?

Vous est-il déjà arriver de souffrir de la pitié des autres qui vous regardent impuissants et de déceler dans leur regard que vous êtes fini?

Voici comment je retransposerai ma situation dans celle d'un moldu (n'y voyez pas un caractère péjoratif, il signifie juste "ne pas faire partie de la secte des sportifs").

Vous avez un job rêvé et vous mettez TOUT en place pour le décrocher (formations, livres avec exercices, préparation d'entretien, oméga 3 et 6 pour vous rendre intelligent, lavande fine sur l'oreiller pour mieux dormir...), la concurrence va être féroce car les autres aussi se sont préparés. Vous postulez dans plusieurs entreprises pour vous mettre en condition avant de présenter votre CV, fin janvier, à celle que vous désirez le plus.  Ce sont des grosses compagnies mais vous pensez être à la hauteur! Sauf que la Première ne vous rappelle même pas et la Seconde ne vous donne pas de second entretien...(Levi,Killington). Vous décidez alors d'envoyer votre CV à des PME pour vous remettre à l'aise et en confiance.( Coupe d'Europe à Kronplatz) Bingo! Ils vous envoient leur proposition de contrat, mais ce n'est pas vraiment ce pour quoi vous vous êtes démené, alors vous déclinez poliement leur offre. Vous avez repris un peu d'ego. Vous essayez vainement de montrer votre meilleur visage lors d'un entretien avec le recruteur d'une boîte qui vous plaît vraiment, mais le poste requiert des connaissances qui vous sont un peu inconnues (le parallèle de courchevel). Tant pis, vous avez reçu une bonne nouvelle le lendemain; un chasseur de tête vous a appellé et l'entreprise est un parfait marche-pied pour  votre objectif. (Lienz avec le dossard 30) Vous échouez lamentablement à l'entretien -alors que le recruteur semblait vous apprécier- lorsqu'il vous pose la question: "Pourquoi ce poste vous plaît?" Vous êtes out. Encore un échec, et celui-ci fait mal, comme les précédents mais en pire, parce que vos proches commencent à se demander pourquoi vous n'y arrivez pas alors que vous aviez soutenu que tout allait mieux quelques jours plus tôt. Vous faites un point introspectif...mais qu'est-ce qui cloche? Ce n'est pas le stress, ce n'est pas votre bagage de connaissance qui est trop léger, ce n'est pas votre préparation...Pourtant il y a quelque chose. Vous ressassez la question à laquelle vous n'avez pas su répondre. Vous comprenez que vous êtes sous pression depuis des mois à optimiser précieusement votre emploi du temps, et que vous en avez oublié l'essentiel: vivre. Vous souhaitez un job à responsabilité dont la qualité principale requise est le contact humain et vous vous  êtes coupé du monde pendant la préparation. Vous avez supprimé vos sorties loisirs, vous avez laissé en attente les appels de vos amis, vous avez refusé de vous laisser distraire. A fond 7j/7, 24h/24, on ne dévie pas de la cible. Vous avez inhibé votre atout principal, votre talent qui fait que ce job est fait pour vous: vous avez oublié votre personnalité dans la bataille et vous avez oublié pourquoi vous travailliez avec acharnement: une notion toute bête en soi...LE PLAISIR.

Ah! Vous avez abattu vos cartes mais il vous reste un joker. Un seul. Vous avez compris là où vous avez pêché, mais vous comprenez aussi à quelle point votre situation est précaire. Vos principaux soutiens sont absents à force de ne plus leur répondre, vos proches sont là mais ils ne sont d'aucune aide, vous êtes tout seul, vous êtes triste et pour couronner le tout, vous devez vous présenter dans un mois au 1er entretien de votre poste de rêve.

Alors? 
Alors?

ALORS?

Alors c'est parti! Vous  savez que tout ce que vous avez accumulé pendant votre préparation n'est pas vain, et qu'il vous faut retrouver un peu de légèreté dans la bataille de votre vie. Vous prenez un ticket pour Les Baléares 3 jours! (FIS a chamonix) Votre environnement vous pèse? Vous quittez votre appartement solitaire pour continuer à peaufiner votre préparation avec certains de vos concurrents enthousiastes.Vous vous réinscrivez à vos cours d'improvisation (en vous mettant en situation d'entretien), vous allez au resto avec vos amis (mais vous prenez quand même un saumon pour les omégas), vous faites tomber les barrières avec votre famille quitte à vous montrer vulnérable. Vous avez établi une stratégie risquée qui consiste à miser sur des jobs hors d'atteinte mais qui vous aideront le jours J à vous mettre en situation de comfort.

Vous êtes dans l'inconnu mais vous sentez que vous avez fait le bon choix. Reste à vous le prouver.

Vous avez perdu des batailles mais la guerre n'est pas finie.

#warrior #mode #is #on