C'est avec plaisir que j'écris ce post, encore plus après relecture du précédent !
En partant à l'école, toute ma jeunesse donc, je disais « à tout à l'heure » à mes parents et eux me répondaient « amuse-toi bien ». C'est donc une phrase qui m'a marquée et que je dis à chacune de mes amies la veille des courses. En décembre je ne la disais plus, ces jours-ci elle a repris tout son sens.
Ma stratégie, risquée, s'est avérée payante. Après avoir établi un programme en Janvier qui me permette de retrouver des couleurs, je suis fière et ravie de vous annoncer ma qualification pour les Jeux Olympiques.
Je suis partie le 7 janvier pour faire des Coupes d'Europe de vitesse afin de rechausser les grands skis deux fois avant de prendre le départ d'une des plus exigeantes Descentes de Coupe du Monde : Bad Kleinkircheim. Malheureusement, les courses ont été annulées, tout comme le premier entraînement officiel de Bad Klein. Je me suis donc présentée le jour de la course en SG avec...0 jour de vitesse depuis Ushuaïa.
Bon.
Autant être honnête,j'avais quelques doutes sur ma capacité à tourner ses planches de 2M10, mais j'avais une grosse envie, et ce super-g me permettait dans tous les cas de prendre des kms pour la suite. J'ai fait 8 portes. Une bosse m'allège en pleine courbe et je perds la ligne. Le lendemain, c'est la Descente avec un premier entraînement puis la course dans la même journée. Il fait jour blanc, ça tape mais il y a du bleu. Je donne tout ce que j'ai sur le pied intérieur mais comme chaque skieur sait, c'est plutôt le ski aval qui fait aller vite !
Néanmoins je reçois mes premiers compliments durant le dîner....et en plus ils concernent mes niveaux d'engagement , LE point noir depuis le début de l'hiver en technique. J'aurais pu en pleurer je crois.
C'est avec un peu moins d'appréhension que j'aborde Cortina, le deuxième entraînement m'indique que je suis sur le bon chemin avec des sections rapides ( pour moi 20ème c'est rapide, tout est relatif hein...) Je pêche encore un peu lors de la course en Descente mais je marque mes premiers points en carrière en SG. Waouh !
Je recommence à croire que ma qualification pour les JO est possible et je sais que tout se jouera à Lenzerheide. Il faudra aller vite...et ne pas sortir. Un deal assez paradoxal qui se traduit en langage coach par « skier intelligemment ». J'imagine que vous comprendrez si je vous dis que je n'ai pas très bien dormi les nuits précédant la compétition mais, bizarrement, m'étant faite à la possibilité de ne pas participer à mes 4èmes JO, je trouve que je suis restée plutôt sereine. 19ème du SG, je passe la ligne en slalom en 3ème position et je suis dégoûtée car je me dis que j'ai peut-être trop assuré les points stratégiques du tracé. Je pars en pleurs téléphoner à mon copain au team hospitality et je ne regarde pas la course. C'est lorsque mon coach du groupe technique m'envoie un texto pour me dire de sécher mes larmes que je comprends que ce n'était pas si bête de prendre un peu de marge sur les pièges. Je termine 7ème...à 58 centièmes du podium. OUF...
Double soulagement, le premier vient du résultat sur la feuille, le second de la manière.
Aux Jeux, je n'aurais pas besoin de me dire qu'il faut arriver en bas, car je sais qu'une 7ème place reste anecdotique.
Je pourrais lâcher les vannes.
Et c'est en passant la ligne, sans regret, que je verrai si cela a suffit.
MERCI à mes coachs, anciens et nouveaux, à mes amis, à mes proches, à mes sponsors et à vous qui lisez ce post, qui m'encouragez à travers les réseaux sociaux.